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Jean Boyer
Journal: Au fil des jours
Né à Saint-Dié où il vit aujourd'hui
Novembre
et décembre 1944
11 novembre
Tous les députés du camp ont eu par la pensée le
souvenir de l’Armistice 1914/18
12 novembre
Nous sommes convoqués pour travailler à l’usine LANZ
toute proche de notre camp. Un contre-maître allemand a pris nos
noms et notre profession. Ja pars avec lui dans une salle de travail et chargé
de
surveiller 3 machines qui fabriquaient des engrenages. Un autre
d´porté est affecté avec moi sur la surveillance
d’un ouvrier allemand très dur et qui ne faisait que de nous disputer. Pour
moi, l’usine fut quelque chose de tout nouveau.
Voici l’horaire de l’usine:
Reveil 6 heure – entré à l’usine à 7 heures
jusqu’à 17 h30.
½ heure de repos à midi pour le déjeuner.
Souvent nous faisons équipe de
6h à 12h
14 à 22 h
22 à 6 g
Repas servis à la cantine LANZ: Midi Stamm
Soir soupe – 200grs de pain
19 novembre
Les gardiens nous ont conduit au cinéma voir un film sur le
„Grand Reich“.
L’après-midi j’ai assisté à une messe dans une
maison de relgieuses et j’ai rencontré Jean BOURDON dirigeant
national de la J.O.C venu en volontaire pour aider des jeunes
français.
4 décembre
Par ordre j’ai travaillé une journée près du camp
pour dégager un immeuble suite aux bombardements.
5 décembre
Gros bombardement sur la ville.
7 décembre
Mon camarade Emile BAUER quitte le camp pour être affecté
au camp Dusseldorf [= Camp Düsseldorfer Straße, Rheinau] dans l’organisation
Todt.
11 décembre
Bombardement de la ville, des bombes sont tombées à 100
mètres de notre camp sur l’usine LANZ. L’atelier au je travaille
est complètement détruit.
12 décembre
Avec une équipe nous sommes allés déblayé
chez des particuliers.
15 décembre
18 h 30 bombardement sur Mannheim et Ludwigshafen, des bombes sont
tombées dans le Neckar.
16 à 18 décembre
Avec plusieurs déportés nous avons travaillé chez
des particuliers sinistrés. Nous avons fait le vitrier.
Dimanche 17 décembre
Préparation religieuse de Noel animé par François CHAMARD. Nous étions 10 déportés pour nous
retrouver.
Dimanche 25 décembre
Messe française à 10h 45 chez les réligieuses.
Reçu de J.BOURDON pour fêter Noel avec toute la
chambrée: 1 bouteille de Vermouth et 1 gâteau.
28 décembre
Pour la première fois la neige est tombée.
29 décembre
Evasion de 12 déportés du camp.
31 décembre
La neige tombe en abondance.
18h 30 bombardement par des chasseurs. 2 bombes sont tombées
à 300 mètres du camp, puis une deuxième vague a
lâché une vingtaine de bombes.
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Diesterwegschule aujourd'hui, le camp de
1944
J.O.C.= Jeunesse Ouvrière Catholique
Jean Boyer écrivait: "Jean Bourdon... jeune homme, parisien
à cette époque, est venu en Allemagne clandestinement et
notamment à Mannheim en se faisant passer pour STO afin d'aider
moralement les jeunes hommes travaillant sur les différents
chantiers de la ville."
Les baraques du camp "Düsseldorfer Straße" à
Mannheim-Rheinau
L'entrée de l'usine John Deere Mannheim, l'ancien usine Lanz |
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Janvier,
février et mars 1945
2 janvier 1945
Réquisitionné pour creuser des tranchées à
Neckarau. Il fait très froid.
Bombardement de Mannheim et Ludwigshafen de 18h 30 à 20h 30.
6 janvier
Je suis envoyé avec d’autres déportés creuser des
tranchées au camp d’aviation.
7 janvier
J’ai écrit à ma famille par l’intermédiaire de la
Croix Rouge française. La lettre n’est jamais arrivée
à
destination.
14 janvier
Nouveau bombardement sur la ville.
18 janvier
Nous avons reçu, pour la chambrée, d’une
communauté religieuse où nous nous réunissons
certaint en cachette des gardiens un colu comprenant:
1 tranche de gâteau, 1 pièce de tarte, 1 paquet de
biscuits, 3 tranches de pain d’épices, quelques bonbons, 1 petit
pain de beurre et 1 bouteille de vin.
20 janvier
Gros bombardement sur la ville, d’après la radion80 avons
quadrimoteurs répartis en 4 vagues ont survolé Mannheim.
Après le bombardement nous sommes allés au bord du Rhin
récupére quelques kilos de poissons tués par les
bombes.
21 janvier
Nouveau bombardement sur la ville et le plus important jusqu’à
présent. L’usine LANZ est complètement détruite.
Plus d’eau et plus d’électricité
dans le camp.
1 février
J’ai perçu 100 RM pour le travail.
Nouveau bombardement matin der 11h 15 à 12h 30, soir de 19h
à 20h.
Toutes les maisons des environs sont détruites. Notre camp tient
bon malgré quelques dégâts par des bombes
soufflantes et des bâtonnets de phosphore. D’après la
radio allemande 1500 appreils ont survolés la ville. La gare de
triage est détruite ainsi la gare.
6 février
Ne pouvant plus travailler à l’usine LANZ je suis envoyé
avec d’autres déportés au camp d’aviation pour
déblayer
la neige. Nous n’avions rien à manger dans ce camp uniquement 1
boule de pain pour 10 hommes.
9 février au 15 février
Déblayment chez des particuliers sinistrés par les
bombardements.
17 février
Nouveau bombardement sur la ville.
1er mars
Bombardement. La radio allemande annonce 1200 avions bombardiers
sur les villes de Mannheim et Ludwigshafen. |
"Ici arrête
mon carnet de note journalière.
Le camp Diesterwegschule a
été évacué ordre
de la Gestapo par groupe vers l’intérieur de l’Allemagne.
ous
étions gardés par des employés de la Reichsbahn
qui ne savaient pas vraiement où nous diriger.
Le 13 avril nous furent
libérés par l’armée
américaine à Heidelberg." |